Dans cette newsletter: la contamination alarmante et à très grande échelle de notre eau potable au TSA, le rôle de Bayer's dans ce scandale, une mère et son fils poursuivent Bayer pour malformations congénitales, etc..
Vous saviez déjà que Bayer-Monsanto a pollué l’environnement et contaminé les populations à l’échelle mondiale avec le glyphosate. Mais saviez-vous qu’elle contamine également notre eau potable avec un résidu de PFAS très persistant ? Dans cette newsletter, vous trouverez de nombreuses informations sur ce scandale. Alors que la biodiversité s'effondre, Bayer tente de convaincre les responsables politiques de l'UE d'assouplir la réglementation sur les pesticides.
Actionnaires de Bayer : Stop aux attaques contre les réglementations en matière de santé et d'environnement !
Des ONG du monde entier appellent les actionnaires de Bayer à exiger de l’entreprise qu’elle cesse toute tentative de saper les lois et les réglementations qui protègent la population et l'environnement. En Europe, Bayer et son lobby Croplife EU ont exercé une forte pression pour faire enterrer la loi sur la réduction des pesticides et affaiblir la loi sur les pesticides. Aux États-Unis, Bayer tente d'empêcher les particuliers d'intenter une action en justice contre les fabricants de pesticides lorsqu’ils subissent des dommages liés à l’utilisation de leurs produits. En effet, des milliers d'agriculteu·rices et de citoyen·es américain·es ont entamé des poursuites parce qu'elles et ils souffrent d'une forme de cancer liée à l'utilisation du glyphosate, présent dans les produits vendus par Bayer et anciennement Monsanto (RoundUp). Cliquez ici pour en savoir plus.
TFA : une menace mondiale pèse sur l’eau potable
Pendant longtemps, un tout petit produit de dégradation des gaz fluorés et des pesticides PFAS est passé inaperçu. Il s'agit de l'acide trifluoroacétique, ou TFA. Cette minuscule molécule est très soluble dans l'eau et extrêmement persistante. Officiellement, on l’a longtemps considérée comme inoffensive, mais cela pourrait changer. Les autorités allemandes proposent de le classer comme possiblement toxique pour la reproduction.
Des scientifiques de renom ont récemment déclaré qu’il s’agissait d’une "menace pour les limites planétaires". Pourquoi ? Parce que le TFA est présent dans le monde entier. Parce que les concentrations augmentent. Parce qu'il ne se décompose pas et qu'il sera présent pour de nombreuses générations à venir. Parce qu'il est désormais soupçonné d'être toxique pour la reproduction. De récentes études montrent même comment le TFA s'accumule dans le vin.
Le TFA est formé lors de la décomposition de composés PFAS, notamment de certains gaz fluorés utilisés comme réfrigérants. La pluie disperse donc de petites quantités de TFA sur toute la planète. Bien sûr, ces gaz dangereux doivent être remplacés sans délai par des alternatives plus sûres. Mais ceci n’est que la partie immergée de l’iceberg…
Et Bayer dans tout ça ?
De récentes études menées en l'Allemagne, aux États-Unis et en Chine ont montré que les principaux responsables de la présence de TFA dans les zones d'agriculture intensive sont les pesticides fluorés. Ils contiennent des liaisons carbone-fluor pour les rendre plus stables et plus efficaces. Ils correspondent à définition générale des PFAS, il s'agit donc de pesticides-PFAS. Ils se décomposent — partiellement — pour former le TFA, minuscule, mais indestructible. Selon vous, quelle est l’entreprise la plus impliquée dans la fabrication de pesticides fluorés… ? Bingo !
Il existe une large gamme de produits à base de PFAS, y compris des pesticides. Nous n'avons rien appris du Printemps silencieux de Rachel Carson. Nous avons interdit le DDT et les organochlorés persistants pour les remplacer par des organofluorés. Les herbicides les plus vendus de Bayer, le Flufenacet et le Diflufenican, ainsi que des fongicides comme le Fluopyram et le Flutolanil, figurent parmi les pesticides-PFAS les plus vendus dans de nombreux pays. Ils devraient être interdits dès maintenant. L'Europe a décidé d'interdire le Flufenacet de Bayer, largement utilisé et reconnu comme perturbateur endocrinien. Il existe toutefois encore 31 autres PFAS autorisés dans l'UE et encore plus au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Pour en savoir plus sur l’inaction des pouvoirs publics en France et les actions de l’ONG Générations Futures sur ce sujet, cliquez ici.
Les Pesticides, grand facteur d'effondrement de la biodiversité
Les populations d'insectes diminuent rapidement sur toute la planète. Il s'agit non seulement d'une perte tragique — peut-on imaginer un monde sans papillons, coccinelles ou abeilles ? — mais aussi d'une sérieuse menace pour la production alimentaire. La pollinisation des cultures et la fertilité des sols dépendent toutes deux de réseaux complexes de biodiversité. Le Printemps Silencieux se rapproche et les principaux facteurs sont le changement climatique, la perte d'habitat et... les pesticides. L'exposition quotidienne à un cocktail de produits chimiques affaiblit les insectes et finit par les tuer. Les réglementations ne les protègent pas. Si l'humanité souhaite un avenir heureux et sain, elle doit agir. Interdire dès maintenant les pesticides les plus dangereux et changer notre façon de produire des aliments. Lisez les interviews de scientifiques et découvrez le travail de PAN Europe (en anglais) pour protéger les insectes et autres arthropodes.
Glyphosate : mère & fils poursuivent Bayer-Monsanto pour malformations congénitales
Des milliers de particuliers aux États-Unis ont poursuivi Bayer-Monsanto car leur cancer est lié à l'utilisation du glyphosate. Aujourd'hui, pour la première fois, une mère et son fils poursuivent Bayer au motif que ses malformations congénitales ont été causées par le glyphosate. Sabine Grataloup était l'une des témoins du Tribunal Monsanto en 2016.
Sabine Grataloup au Tribunal Monsanto (2016) - Crédit photo: Yome Foutographe
Depuis sa naissance en 2007 avec des malformations congénitales, Théo a subi 55 opérations chirurgicales pour lui permettre de manger normalement. Il respire toujours grâce à une trachéotomie. En 2018, ses parents ont intenté une action en justice contre Monsanto, alors tout juste rachetée par Bayer. Six ans plus tard, une audience a finalement eu lieu devant un tribunal français.
Les expert·es du fonds d’indemnisation des victimes de pesticides, mis en place par le gouvernement français, ont reconnu le lien entre le glyphosate et les malformations de Théo. Depuis 2022, il reçoit 1 000 € par mois du fonds, financé en partie par une taxe sur la vente d'herbicides et de produits phytopharmaceutiques. Sabine Grataloup veut créer un précédent juridique et permettre à d'autres victimes de saisir la justice beaucoup plus rapidement. Justice pour Théo et toutes les autres victimes ! Pour en savoir plus sur cette affaire, consultez le site de Justice Pesticides.
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