Dans cette newsletter: la saga du glyphosate dans l'Union Européene et aux États-Unis, et l'initiative Citoyenne Européenne Sauvons les abeilles et les agriculteurs.
Nous avons besoin de votre aide pour empêcher Bayer Monsanto & co de nous empoisonner, ainsi que notre environnement. L’autorisation du glyphosate dans l’UE expire en 2022. Le Glyphosate Renewal Group — une coalition d’industriels menée par Bayer Monsanto — a demandé un renouvellement pour 15 ans. En juin, une commission de 4pays de l’UE a envoyé son rapport pour l’évaluation. Conclusion : feu vert ! Elle ne voit ni problème ni signe montrant que le glyphosate peut causer le cancer. Ce système de (non) contrôle de pesticides est très problématique. Il donne un faux sentiment de sécurité, comme l’expose très clairement l’article détaillé dans cette newsletter.
Crédit photo : Chafer Machinery
Voulez-vous 15 années de Roundup supplémentaires ?
Pas nous ! Aidez-nous à mettre fin à cette période empoisonnée.
Citoyenne ou citoyen de l’UE ? Commencez par signer l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) www.savebeesandfarmers.eu, si vous ne l’avez pas déjà fait. Puis demandez à vos proches et à vos connaissances de faire de même. Parlez à vos contacts, envoyez-leur un email, partagez la pétition sur les réseaux sociaux. Demandez aux organisations de contacter leurs soutiens. Ensemble seulement, nous pouvons renverser la balance contre les pesticides. De nombreuses signatures supplémentaires doivent être collectées avant fin septembre. Nous devons gagner cette bataille, car il s’agit de la première étape pour mettre fin au glyphosate et aux autres pesticides.
Défendez cette cause et ne craignez pas de donner vos coordonnées : elles ne sont pas demandées par l’organisation, mais par les autorités pour vérifier la validité des votes à l’aide d’un échantillon. Ces informations personnelles ne sont pas destinées à être conservées.
La France peut bien mieux faire !
La France est à la traîne en matière de signatures et peut bien mieux faire. Aidez-nous à convaincre les réseaux et les organisations de toutes tailles de contacter leurs membres à ce sujet. L’aide active de la Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace, WWF et Nous voulons des Coquelicots serait énormément appréciée pour faire de Sauvons les abeilles et les agriculteurs un succès.
Merci de signer ici et de partager.
Ensemble, nous pouvons y arriver.
Vous n’êtes pas citoyenne ou citoyen de l’UE ? Signez les pétitions et soutenez les actions contre les pesticides dans votre pays.
La saga du glyphosate — contrôles défaillants dans l’EU et aux États-Unis
Il est prouvé que ces systèmes ne fonctionnent ni pour les humains ni pour la planète. En revanche, pour les fabricants de pesticides, ils fonctionnent parfaitement. Presque tous les produits sont approuvés à la vente. Comment cela se fait-il ? Les agences n’effectuent pas leurs propres études, mais elles s’appuient seulement sur celles fournies par l’industrie. En effet, l’EFSA a adopté le score Klimisch, une proposition de 3 employés de BASF. Toutes les études doivent respecter les critères proposés par l’industrie. Il s’agit d’empêcher les fraudes (ce qui est certes positif), mais cela exclut par ailleurs toutes les études scientifiques indépendantes.
L’ICE sur le glyphosate a provoqué un changement
Jusqu’à récemment, les études de l’industrie étaient tenues secrètes. Cela a changé grâce à l’ICE sur le glyphosate en 2017. Très rapidement, 1,3 million de personnes ont demandé son interdiction. Cela n’a pas abouti, mais le permis de 15 ans demandé par Monsanto n’a pas été accordé. Le glyphosate a été réautorisé pour 5 ans, d’où les discussions actuelles. De plus, grâce à cette ICE, la Commission européenne a promis plus de transparence, et a annoncé que les études de l’industrie seraient dorénavant accessibles.
Crédit photo : GLOBAL 2000/Christopher Glanzl
Face à la lenteur du changement, des eurodéputés Verts ont saisi la justice — avec succès. Dans un verdict phare en 2019, la Cour de justice européenne a statué que les études font partie de l’autorisation d’un produit, et donc, qu’elles doivent être rendues publiques. L’organisation SumOfUs a envoyé une demande d’accès aux documents et a reçu les études concernées. Elle a consulté des experts indépendants pour découvrir que…
La plupart des études utilisées pour autoriser le glyphosate ne sont pas fiables
Des chercheurs indépendants ont enfin pu consulter les études fournies par les fabricants de glyphosate. 2 experts de l’Institut de recherche sur le cancer du centre hospitalo-universitaire de Vienne les ont analysées en détail. D’après eux, et selon les recommandations de l’OCDE en vigueur pour les études toxicologiques, seules 2 études sur les 53 fournies par l’industrie sont considérées comme scientifiquement « fiables ». 34 ne sont pas fiables et 17 sont « partiellement fiables » pour pouvoir conclure au caractère cancérigène du glyphosate. De plus, la plupart des études employaient des méthodes qui ne permettaient pas de montrer un lien avec le cancer.
Leur conclusion : l’EFSA ne pouvait pas conclure que le glyphosate ne provoque pas de cancer en s’appuyant sur ces études. Il n’existait aucune base pour contredire la conclusion du CIRC selon laquelle le glyphosate est cancérigène.
Il s’agit de révélations explosives. Des produits cancérigènes ne devraient pas être autorisés d’après les lois européennes. Les autorités de l’UE auraient déjà dû interdire le glyphosate en 2017 !
Que disent les études indépendantes ?
Les études de l’industrie sont tenues secrètes, même pour les scientifiques. Cela contraste fortement avec les méthodes de travail des chercheurs et chercheuses indépendants. Avant qu’une étude ne soit publiée dans une revue scientifique, elle est contrôlée par des pairs, des experts et expertes sans lien avec l’étude.
Source : FAQ étude glyphosate
Parmi les 53 études fournies par les fabricants de glyphosate, aucune ne montre de dommage causé à l’ADN — une forte indication du caractère cancérigène d’une substance. Comparez cela aux 72 études indépendantes, dont les trois quarts concluent que le glyphosate et ses formulations endommagent l’ADN. Nous pouvons donc conclure que les méthodes employées par les industriels et acceptées par l’EFSA ne détectent pas les substances cancérigènes. Les allégations de l’industrie ne se fondent pas sur la science, mais sur des bases bien fragiles.
Pour en savoir plus sur cette analyse, lisez cet excellent article et les questions-réponses (en anglais) de Corporate Europe Observatory, HEAL, Global2000, Pesticide Action Network et SumOfUs.
Pour une vue d’ensemble des études récentes et des problèmes de santés liés au glyphosate, consultez le site (en anglais) de US Right to Know.
Le système européen de « contrôle » les pesticides ne fonctionne donc pas. Il génère un faux sentiment de sécurité et permet à des pesticides dangereux d’être largement utilisés. Débarrassons-nous de ces produits chimiques dangereux et inutiles. Signez et partagez www.savebeesandfarmers.eu !
Qu’en est-il aux États-Unis ?
L’EPA manipule la recherche sur les pesticides
D’après 4 scientifiques travaillant à l’EPA, des cadres et du personnel de l’agence ont trafiqué les évaluations de dizaines de produits chimiques au sein de l’Office of Chemical Safety and Pollution Prevention pour les faire apparaitre plus sûrs.
Crédit photo : TexasGOPVote.com
Les lanceurs et lanceuses d’alerte travaillaient à l’identification des dangers potentiels de nouveaux produits chimiques. Ils ont fourni aux journalistes de The Intercept des preuves détaillées de la pression exercée au sein de l’agence pour minimiser, voire supprimer les preuves des potentiels effets nocifs : effets neurologiques, malformations congénitales ou encore cancer.
Les preuves apportées montrent un non-respect systématique de la loi concernant la régulation des produits chimiques par l’EPA. « Comme beaucoup d’entre nous qui travaillons ici, nous avons rejoint l’EPA, car nous voulions protéger l’environnement pour nos petits-enfants. Je suis furieuse d’avoir à batailler contre les managers pour faire cela », a déclaré l’une des lanceuses d’alerte.
Retrouvez l’excellent article (en anglais) — bien que très perturbant — sur le site de The Intercept. Plus d’informations sont disponibles dans cette enquête approfondie : The Department of Yes – How Pesticide Companies Corrupted the EPA and Poisoned America.
Procès du glyphosate aux États-Unis : où en est-on ?
Bayer — Monsanto a voulu régler à l’amiable plus de 42 000 procédures en justice concernant des lymphomes non Hodgkiniens provoqués par le glyphosate. L’entreprise voulait débourser 10 milliards de dollars ; cependant, la majorité des plaignantes et plaignants a refusé, et la tentative d’arrêter les nouvelles procédures a échoué. Le 27 mai, un juge a critiqué ce plan de règlement: certains éléments étaient « clairement déraisonnables ».
Suite à cette décision, Bayer a annoncé qu’elle envisageait de ne plus vendre de produits Roundup au public aux États-Unis, pour se concentrer sur les utilisateurs professionnels. Prochain procès : Donnetta Stephens vs Monsanto, prévu le 26 juillet en Californie.
Les informations sur les procès seront publiées (en anglais) dans le Monsanto Roundup & Dicamba Trail Tracker de US Right to Know.
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